Une mini-nouvelle… Une prémonition ?
Je viens d’avoir 80 printemps, comment peut-on parler de printemps lorsque la fleur n’est plus, qu’il ne reste que les racines du temps incrustées dans mon visage.
Longues rides sinueuses qui creusent mes joues et mes lèvres, marques d’une vie tumultueuse que j’ai troquée volontiers contre une tranquillité certaine.
Il reste ce petit brin de malice dans mes yeux qui pourtant se battent contre ce léger voile qui ternit mes pupilles.
Mon corps s’est incliné, mes épaules se sont voûtées avec le poids des années, le soleil de mon épaule tatouée se fane d’avoir trop brillé.
Entre mes mains noueuses ravagées par une arthrose douloureuse, je presse contre moi cette petit boîte, reste d’un attachement viscéral…
J’ai perdu mon double, mon frère, mon complice, mon amant, cet Homme aux multiples facettes avec qui j’ai touché les deux extrémités.
Contre mon ventre, cette urne pleine de cendres, pleine de lui, pleine…
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